Lorsque vous êtes en désaccord avec vous-même, vous pouvez être touché par la dissonance cognitive. Il s’agit d’un conflit interne très inconfortable, voire douloureux. Alors, quel contexte favorise l’apparition d’une dissonance cognitive chez un individu ? Comment fonctionne-t-elle et comment la prévenir ?

Qu’est-ce que la dissonance cognitive ?

Qu’est-ce que la dissonance cognitiveGlobalement, l’être humain n’est pas à une contradiction près : nous sommes pétris de contradiction ! Seulement, la plupart du temps cela ne nous empêche pas de dormir.

La dissonance cognitive est « un sentiment d’inconfort psychologique causé par deux éléments cognitifs discordants ». À savoir un état de tension interne propre au système de pensées, de croyances, des émotions et des attitudes lorsque plusieurs d’entre elles entrent en contradiction.

Dit autrement, quand on n’est plus en phase avec soi-même, la tension apparaît et provoque des états de souffrance psychique.

Ce concept a été forgé par le psychologue américain Leon Festinger dans son ouvrage A theory of cognitive dissonance (1957). Avec son équipe, il s’est penché sur les stratégies de réduction de la tension, y compris les stratégies d’évitement des informations identifiées comme sources de dissonance.

Son travail a permis d’éclairer la communauté scientifique sur les mécanismes de maintien de la cohérence interne lorsque nos pensées, nos croyances et nos valeurs se bousculent.

Il souligne également l’utilité psychologique et sociale des rumeurs : face à une vulnérabilité vécue comme trop anxiogène, les individus ont parfois besoin de créer ou d’adhérer à une rumeur pour apaiser la tension qui les affecte.

Les stratégies d’évitement de la dissonance cognitive

Il existe trois stratégies classiques pour se défaire de la dissonance cognitive. Les voici toutes trois déclinées en prenant l’exemple d’une personne écologiste qui adore voyager en avion.

  • Changer ses convictions en faisant évoluer son opinion (« L’écologie c’est trop nul, je ne suis plus écolo »). Le problème c’est qu’il est beaucoup plus difficile de changer de croyances lorsqu’il s’agit de nos convictions profondes
  • Ajuster son comportement pour l’accorder avec nos convictions (« Pour les vacances, je pars en Grèce en vélo et en train, j’arrête de prendre l’avion pour voyager»). Si elle est répétée à l’extrême, cette solution peut pâtir d’une impression de sacrifice (« me priver de voyages, de vacances, et pourquoi pas de respirer tant que j’y suis ! »)
  • Opter pour la post-rationalisation : c’est la stratégie la plus commune, c’est aussi un mécanisme de défense assez puissant. Concrètement, cela permet d’invoquer les circonstances (« Le billet n’était vraiment pas cher »), de faire porter la faute sur les autres (« Après tout, que représente la pollution due à mon trajet en comparaison des voyages spatiaux privés ?») ou de trouver des justifications d’opportunité (« Je pars pour une bonne raison : aider un village océanien à ériger une digue pour lutter contre la montée des eaux  »).

Le conflit de loyauté

À la maison comme au travail, la dissonance peut déboucher sur un conflit de loyauté. Il résulte d’une dissension profonde avec notre groupe d’appartenance, qui nous offre deux possibilités :

  • affirmer ses convictions et se mettre le groupe à dos
  • étouffer ses convictions et rejoindre l’avis de la majorité

Qu’est-ce que la dissonance cognitiveDeux situations qui comportent, chacune, leur lot de difficultés. Dans le premier cas, on peut entrer en conflit mais cela pourrait avoir des conséquences négatives sur le long terme.

Dans le second, on accroît la force de la dissonance cognitive, nourrissant un mal-être individuel et pouvant affecter le sens de nos relations. Cette posture conformiste créé de l’autocensure et s’avère contre-productive pour le collectif, qui se prive de facto de la richesse représentée par la diversité humaine.

Pour prévenir une telle situation, il est d’abord essentiel d’être à l’écoute de nos émotions négatives. Si ce n’est pas toujours confortable, cela nous permet, sur le long terme, d’accroître et d’expérimenter notre intelligence émotionnelle.

Comment lutter contre la dissonance cognitive ?

Dans le cas où vous êtes exposé à une dissonance cognitive et aux souffrances qui lui sont liées, il est conseillé d’évoquer le sujet avec un tiers de confiance.

Si vous êtes dans une situation d’isolement, ou que vous n’avez personne susceptible de vous aider dans votre entourage, dialoguer avec un psychologue peut permettre d’explorer librement les raisons matérielles et/ou psychologiques qui conditionnent ce mal-être.

C’est la raison pour laquelle Psychologika a créé une plateforme de consultation en ligne d’un psychologue en ligne via Skype. Un service qui met à votre disposition des psychologues capables de vous écouter et d’échanger avec vous. Un bon moyen de répondre à ces questions et d’amorcer un travail constructif.