La sophrologie : contre le stress et l’anxiété

La Sophrologie est souvent apparentée à une méthode de détente, censée répondre à ce symptôme majeur de notre époque : le fameux stress dont on rend responsable toutes nos difficultés, psychologiques, somatiques ou relationnelles. Pour autant, beaucoup de nos patients s’adressent à nous avec l’espoir que nous pourrons répondre à une demande particulière : la guérison d’une phobie, un changement de  comportement alimentaire, la  préparation à un examen…

Ce sont eux qui nous demandent de répondre à ces questions : La Sophrologie, pourquoi ça marche, comment ça marche ? (sous–entendu : là où d’autres méthodes ont échoué)

Voici  à partir de 3 critères, ma définition de la Sophrologie et ce qui à mon sens fait sa spécificité.

1° Une pause dans le temps

La première démarche de toute séance de Sophrologie va consister à se « poser » : C’est-à-dire à adopter une attitude qui consiste à « arrêter le temps », à écarter d’un côté le passé, y compris le passé proche, avec toutes les pesanteurs qui ont pu le marquer, de l’autre, le futur, pressenti toujours  de façon plus ou moins anxieuse. Il s’agit de se rendre compte que le stress, l’anxiété résultent nécessairement de ce va-et-vient que nous nous imposons entre un passé sur lequel nous ne pouvons plus rien et un futur sur lequel nous ne savons encore rien. Entre l’un et l’autre, le présent est ce temps où l’on se pose, où l’on « dépose  ses bagages » selon l’expression employée par une de mes patientes.

2° Un corps retrouvé

Dès lors, ce temps qui nous est donné va pouvoir être utilisé  à ce que nous négligeons habituellement dans la vie courante, à savoir la redécouverte de notre propre corps. D’où ce parcours à travers le corps qui va constituer l’essentiel d’une séance de relaxation et qui va permettre au patient de reprendre contact avec ses sensations corporelles vécues cette fois de façon positive, dans un contexte de calme et de détente.

C’est ici que la respiration, ou plutôt les respirations vont jouer un rôle essentiel :
-la respiration des épaules, signe d’ouverture et de détente,
-la respiration thoracique, qui mime littéralement par son mouvement même, notre relation au monde extérieur,
-la respiration abdominale, la plus calme de toutes, celle qui nous introduit chaque soir au sommeil.

Une attention particulière sera portée au plexus solaire, au niveau de l’estomac, là où un nœud et un cœur serré se font sentir  et où on apprendra à calmer le jeu des émotions. Au final, c’est tout un corps détendu, reposé et tranquille qui sera récupéré,  avec ce sentiment de sécurité intérieur qui fait que rien de fâcheux ne pourrait nous arriver, que rien ne pourrait nous atteindre : C’est la détente corporelle qui a amené la détente psychique, et non le contraire et c’est là effectivement une des grandes leçons de la Sophrologie.

3° Une hypnose légère

Pour autant, nombre de nos patients attendent autre chose aujourd’hui de la Sophrologie :
Outre son effet anti-anxiété, au-delà de la détente psychique et corporelle, ils en espèrent un véritable « changement ».
-se débarrasser d’une attitude qui les isole socialement ou compromet leur avenir affectif et professionnel,
-se libérer d’une peur irrationnelle qui leur interdit par exemple de prendre l’avion ou même des vacances,
-se défaire de ce souci exagéré de sa santé qui vous empoisonne l’existence, etc.

C’est ainsi qu’intervient ce qu’on pourrait considérer comme le troisième effet de la Sophrologie : c’est-à-dire qu’au-delà de la  pause dans le temps et de la détente corporelle, qui constituent les effets les plus observables de la Sophrologie, il y a ce que nous appelons l’état de conscience modifié.

Il s’agit de ce « lâcher-prise » qui représente l’un des objectifs-clés de la Sophrologie  et qui s’accompagne en fin de parcours d’un relâchement des mécanismes de défense ,avec la possibilité  de faire passer des messages visant à modifier des comportements et qui ne passeraient pas dans les circonstances habituelles :
C’est ainsi qu’on va pouvoir se détourner d’une addiction, d’un comportement nocif  ou d’une peur irrationnelle qui auraient résisté jusque-là à toutes les tentatives de menace ou de persuasion.

Nous ne pouvons prétendre, dans le cadre d’un seul article, passer en revue les différentes techniques de la Sophrologie, dans la mesure où il y en a un certain nombre en fonction du but poursuivi, et notamment du fait qu’on recherche un état de mieux-être global ou un bénéfice particulier. Aussi nous en sommes-nous tenus à ce qui pouvait le mieux les caractériser et les distinguer de techniques plus ou moins « concurrentes ».

La Sophrologie, ça marche ! Mais comment ça marche ?

Comment se passe, concrètement, une séance de Sophrologie ?

Nous vous proposons de présenter ici une séance basique, celle par quoi tout commence et qu’on appelle à juste titre la sophronisation de base, l’intérêt étant qu’à travers son déroulement, nous allons pouvoir revivre les principales étapes que nous avons évoquées précédemment :

1ère étape : l’état du bord du sommeil

Soit cette mise en condition – induite par de simples respirations – qui va nous permettre, toutes affaires cessantes, d’obtenir cette pause dans le temps dont nous avons vu qu’elle était la condition sine qua non à toute intervention sophrologique.

2ème étape : le parcours du schéma corporel

Soit un voyage imaginaire à travers le corps, ponctué en chaque lieu  par des respirations,  sachant que chacune d’elles a une fonction physiologique, mais aussi symbolique.
Une attention particulière sera portée au plexus solaire en tant que centre d’expression des  émotions mais aussi avec pour corollaire  la capacité de les gérer

3ème étape : la délivrance des messages

A l’issue de ce voyage à travers le corps, on aura obtenu à la fois une détente corporelle complète et la sensation de lâcher – prise qui l’accompagne.
C’est à partir de ce moment que le sophrologue va pouvoir faire passer des messages.
dont le contenu aura été défini par avance en accord avec le patient. Et ils auront d’autant plus de chances d’aboutir qu’ils seront assortis de visualisations. Pour autant, il est clair que la Sophrologie ne saurait opérer en une seule séance initiatique. Loin de l’image de baguette magique qu’on a pu en donner parfois, il s’agit d’un travail dans le temps (de quelques semaines à quelques mois, selon le cas) au cours duquel le sophrologue et celui qu’on appelle le sophronisant poursuivent ensemble l’objectif sur lequel ils se sont engagés.

Un résultat non négligeable tient par ailleurs au fait qu’au-delà même de cet objectif précis, la Sophrologie constitue un véritable apprentissage à partir duquel le patient disposera d’outils qui lui permettront de répondre aux futurs aléas de l’existence.

Sophie Caldier pour Psychologika