Approcher l’existence autrement – changer son rapport à soi et à son environnement

Qu’est ce qui nous amène à rencontrer un psychologue si ce n’est une force de vie qui nous pousse vers un ailleurs, dont on ne connait pas la localisation sur la carte de la vie mais qui pourtant de là-bas nous appelle.

Il faut reconnaître à celui qui souhaite rencontrer un psychologue une fois en le fait qu’il existe une approche de l’existence moins douloureuse, moins coûteuse, moins violente, moins souffrante, moins angoissante… bref, il faut reconnaître à celui qui souhaite rencontrer un psychologue sa propre capacité à mettre en œuvre le changement qu’il convoite.

Mais alors, si vouloir rencontrer un psychologue est déjà la marque de cette capacité, à quoi sert-il de le rencontrer véritablement ?

Pour la simple et bonne raison que cette ressource est aux prises avec des forces contradictoires. La capacité à changer peut-être rapidement parasitée par l’angoisse du changement. Transformer son rapport au monde, faire évoluer son approche des situations qui laissent en difficulté, c’est d’une part, risquer de perdre l’appui que l’on avait et, en conséquence, se risquer à l’inconnu. A l’image de l’escalade : accéder à une prise en hauteur, c’est habiter un double mouvement de pression et d’appui sur la prise déjà acquise pour tendre vers une prise encore non atteinte. C’est tendre à l’arrière autant qu’à l’avant. Et justement, ce double mouvement prend son essor dans une rencontre avec un professionnel qui sait exploiter les forces de vie de chacun, ne pas les confondre avec ce qui peut prendre son apparence sans en avoir la sève.

Or c’est justement la capacité d’un psychologue formé à ce type d’enjeux que de savoir exploiter ces forces. Son parcours professionnel et, il faut souhaiter qu’il ait été fait, le parcours personnel en thérapie réalisé lui ont permis d’éprouver les processus en jeu dans les moments les plus cruciaux de l’existence. Les situations familiales, de couples, les vécus parentaux, les deuils, les maladies, les accidents de la vie… auxquels nous ne sommes pas prêts sont autant de contextes ou d’évènements qui nous contraignent. Ils nous obligent à tracer nos parcours dans des sentiers trop étroits. On s’essouffle, on manque d’air, d’espace, on s’isole, on rumine, on tourne en rond comme les pédales d’un vélo sans la chaîne. Ce qui jusque là avait l’apparat d’un chemin de vie fait maintenant l’effet d’une impasse ou d’un sentier qui se perd derrière les difficultés de l’existence.

Si j’ai reçu une gifle de mon père quand j’étais enfant, ou qu’adulte j’ai été trompé par mon conjoint, j’en ai eu un certain souvenir 2 jours après l’événement. Si tout va bien, j’en aurai un autre 10 ans plus tard mais aussi 20 ans et 50 ans plus tard. Mais les événements de la vie nous impactent parfois comme des déflagrations. Il arrive qu’ils figent quelque peu l’évolution de nos parcours de vie et la capacité que nos souvenirs ont d’évoluer. J’ai en effet bien reçu une gifle, j’ai en effet bien été trompé, mais l’événement peut être vécu de bien des manières différentes selon qu’on l’approche depuis le prisme de la culpabilité, de la honte, de l’humiliation, de la rancœur ou même de ce qui ressemble parfois à l’indifférence.

Notre vérité, aussi réelle soit elle, n’est toujours que partiellement vrai et heureusement ! Parfois pourtant, impossible de dépasser certains aspects de nous même ou de la vie qui nous colle à la peau d’un peu trop près. L’impact traumatique de certains événements nous est greffé au corps. Impossible de s’y soustraire sans un accompagnement spécifique.

C’est là qu’intervient le psychologue. Sa qualité de présence, sa capacité à rebondir face aux difficultés qui lui sont présentées mêlées à la manière dont il a repéré les difficultés inhérentes au processus de maturation des êtres humains font de lui un partenaire privilégié.

Espérer modifier son rapport à soi et au monde n’est pas un projet utopiste. Cette possibilité résulte d’une rencontre particulière avec un psychologue qui accompagnera le remaniement des représentations que l’on se fait de soi et des autres. Il s’agit alors de trouver l’assise en soi et dans la relation avec un psychologue pour prendre les décisions importantes pour soi. Et ouvrir vers un avenir plus harmonieux, un mieux être général.

Gwenael Subrenat
Psychologue clinicien – psychothérapeute – art thérapeute
Enfants – adultes