Comment améliorer l’affirmation et l’estime de soi des enfants ?
Les enfants, comme les adultes, doivent faire face à des problèmes personnels d’affirmation et d’estime de soi (timidité, phobie sociale, dévalorisation de soi…). Certains éléments traumatisant vécus dans la petite enfance peuvent ressortir quelques mois ou années après, empêchant l’épanouissement de ces enfants.
Par le biais de quelques cas concrets, nous vous présentons les différentes méthodes utilisées pour redonner le sourire aux enfants.
Lucas : 8 ans, cauchemarde, s’affole pour un rien, se laisse frapper par les autres enfants à l’école. Il ne se reconnaît dans aucune valeur : son père est parti de la maison et lui donne très peu de signes d’intérêt. Avec Lucas, la thérapie dure 4 séances, utilisant l’hypnose éricksonienne et l’EMDR. Nous travaillons d’emblée à renforcer la confiance en soi. Très vite, les autres enfants cessent de l’humilier. Il est même recherché comme leader, dans la foulée. A l’avant dernière séance, il prépare son sac « tout seul » pour aller passer quelques jours chez son père, qui habite une autre ville. Sa mère et sa grand-mère jouent le jeu et c’est une réussite. La dernière séance confirme le récit de sa victoire. Nous prévoyons une autre séance « en cas » mais ce ne sera pas nécessaire.
Elizabeth : 9 ans, renfermée, hantée par la mort, n’arrive pas à se faire des copines. Elle recherche la présence de sa mère en permanence et ne se lie qu’avec des enfants « à problème ». D’un naturel plutôt introverti, elle manifeste une symptomatologie plus bruyante à la suite du décès de sa grand-mère. Elle a tellement peur de la mort et surtout de la séparation qu’elle ne peut plus vivre sa vie de petite fille. A l’issue de 7 séances (avec une alternance d’entretiens, d’hypnose et d’EMDR), toutes les peurs qu’elle évoquait ont disparues. Sa peur de la mort régresse également. Cette petite fille est maintenant plus joyeuse, plus joueuse et elle a retrouvé le plaisir de vivre.
Jérôme : 11 ans, dyslexique, timide, ne peut plus faire face aux difficultés scolaires qu’il rencontre. Sa dépression s’aggrave. Il a perdu confiance en lui et se trouve marginalisé à l’école, malgré le dispositif que l’équipe pédagogique met à sa disposition (travail sur ordinateur et Auxiliaire de Vie scolaire) Nous utiliserons 11 séances (hypnose éricksonienne, EMDR, entretiens systémiques avec ses parents) pour remonter sa confiance en lui-même, l’affilier au « clan des hommes » (qui vont à la pêche, sans les femmes, comme on sait !). Son père lui confie une tâche responsabilisante (prendre soin des animaux, fabriquer avec lui une cage pour les lapins,…). Il apprend à travailler plus vite et peut évaluer ses résultats avec fierté. A l’école, ses notes hésitent un peu puis remontent les unes après les autres. Nous avons plusieurs séances durant, renforcé la confiance qu’il peut faire à ses points forts. Les autres disciplines suivent. En fin de thérapie, il se sent capable de remonter tous ses défis et le prouve à son entourage.
Paul : 12 ans Il vient d’un milieu aisé, accueillant, cultivé et catholique. Tout va bien pour lui jusqu’à 12 ans, âge de la profession de foi. Lors du séjour préparatoire à cet évènement (retraite rituelle), il s’agit de confesser ses péchés à un prêtre. Il avoue à ce prêtre avoir eu des jeux sexuels avec sa petite sœur quelques années auparavant. Ce qui le traumatise, c’est d’avoir dit à cet homme qu’il ne connaît pas, un secret « honteux ». Et depuis lors, il cauchemarde et se voit comme un criminel. Il nous a fallu 5 séances pour dédramatiser cette confession, relativiser le crime (« j’étais petit, j’étais curieux, tous les enfants sont curieux »…) et reprendre confiance en lui. L’hypnose, l’EMDR se sont montrés précieux.
Ces différents exemples prouvent à quel point les enfants ont une capacité rapide de reprendre confiance en eux lorsque leurs problèmes sont écoutés et pris en charge avec de bonnes techniques.
Dya Touffier pour Psychologika
Définitions (source Wikipédia)
• Hypnose ericksonienne : Issue de la pratique de Milton Erickson (1901-1980). Caractérisée par une approche souple, indirecte (métaphores) et non dirigiste, cette forme d’hypnose a donné naissance à de nombreux courants de psychothérapie moderne : thérapie familiale, thérapie brève (stratégique, systémique), programmation neurolinguistique (PNL), etc.
• EMDR : L’Eye Movement Desensitization and Reprocessing (EMDR), ou Désensibilisation et Reprogrammation par Mouvement des Yeux est un type d’intervention à visée psychothérapeutique mise au point par Francine Shapiro après 1987. Cette thérapie est efficace dans le traitement du syndrome de stress post-traumatique, notamment par le biais des mouvements oculaires.
• Entretiens systémiques s’appuient sur la notion de système « ensemble d’éléments en interaction tels qu’une modification quelconque de l’un deux entraîne une modification de tous les autres ». Dans ce cadre, les problèmes personnels ne sont plus considérés comme la conséquence d’un psychisme perturbé, mais comme un trouble de la communication au sein de la cellule familiale.
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