Autisme(s) (TED, TSA, troubles apparentés) et Perspectives de Soins

Origines de l’entité clinique

Historiquement, en psychopathologie, le terme d’« autistique » est introduit par E.Bleuler en 1911 pour décrire un symptôme secondaire de repli sur soi typique de la schizophrénie.En 1943, L.Kanner décrivait pour la première fois l’autisme comme un syndrome spécifique caractérisé par sa précocité, sa symptomatologie, son évolution et par les perturbations affectives avec l’entourage. Ces sujets ne présentaient pas d’atteinte cérébrale significative, et donnaient au clinicien l’impression diffuse d’une certaine forme d’intelligence (Autistic disturbance of affective contact, Kanner, 1943 ). Ce qui apparaît dans ces observations cliniques, c’est la remarquable précision sémiologique de cette construction nosologique ; la description du syndrome est pratiquement complète. Mais surtout, trois types de troubles majeurs de la série autistique sont bien isolés et fondent l’autisme infantile : Les troubles du comportement, les troubles de la pensée, les troubles de la relation et du langage.

Modèles et traitements

Par la suite, de nombreux modèles psychopathologiques (psychanalytiques, neurocognitifs, biologiques, génétiques…) ne cesseront de se développer dans le champ des autismes de l’enfance afin de déterminer les principaux facteurs de compréhension dans cette pathologie. Du point de vue des causes, la plupart des auteurs actuels s’accordent pour reconnaître une hypothèse étiologique polyfactorielle (neurologique, génétique, biologique, développementale, facteurs environnementaux, facteurs de vulnérabilité périnataux…) de l’autisme. Ils sont à interpréter en termes de séries causales complémentaires pouvant constituer une pathologie mentale potentiellement autistique. Dans le même sens, la question des traitements reste très ouverte en réalité, à la fois en raison de différentes étiologies possibles, et en même temps de la grande diversité des formes d’autismes (du Syndrome de Kanner au Syndrome d’Asperger). Au-delà des polémiques idéologiques ou « d’effet de mode » dans les thérapies en lien avec ce trouble ; il semble bien que l’autisme « résiste à tout traitement univoque » et que seule une prise en charge pluridisciplinaire permette un mieux être et des améliorations cliniques significatives.

Perspectives de soins pour l’avenir

Dans le même sens, aujourd’hui seul un projet personnalisé alliant soin psychique, éducatif, médical…, prenant en compte également la singularité (histoire personnelle, familiale, particularité…) du sujet, permette des évolutions notables tant dans les domaines de la communication que de la relation et de l’ouverture vers les autres. A l’heure actuelle, il semble que seule une attitude d’ouverture d’esprit incitant les différents spécialistes dans des échanges transdisciplinaires permette un réel progrès scientifique et thérapeutique dans l’avenir.

En effet, l’autisme, nécessitant une approche de la complexité humaine, nous interroge sur les origines et confins de la naissance psychique, du mystère de la pensée, de l’installation du lien à l’Autre, de la spécificité de l’humain qui fait de lui un être parlant.

Notre Approche psychologique intégrative et personnalisée :  

Notre approche thérapeutique plurielle centrée sur le sujet et ses difficultés multiples  s’efforce de prendre en compte l’ensemble des spécificités personnelles, familiales, médicales, psychologiques afin de proposer une expertise, des conseils, des indications claires et précises,  des techniques de communication et de socialisation innovantes dans le suivi et le projet du jeune au sein de sa famille et dans son univers quotidien.

Bien à vous

Sébastien Garnero, Dr Psychologie clinique, Psychologue clinicien, Sexologue 

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