Comprendre les facteurs de l’épuisement professionnel, autrement appelé “Burn-out”

Le terme anglo saxon est défini par le psychiatre Herbert J. Freudenberger comme « un état de fatigue chronique, de dépression et de frustration apporté par la dévotion à une cause, un mode de vie, ou une relation, qui échoue à produire les récompenses attendues et conduit en fin de compte à diminuer l’implication et l’accomplissement au travail » (Freudenberger et al, 1980).

C. Maslach, chercheuse en psychologie sociale, a contribué dans les années 80 à imposer le concept du burn-out – ou syndrôme d’épuisement professionnel. Les causes sont liées à l’environnement de travail.

Psychologue en ligne - éviter le burn out au travail

Les trois dimensions de l’épuisement professionnel

C. Maslach est à l’origine d’un instrument psychométrique très largement utilisé pour évaluer le burn-out : le MBI (le Maslach Burnout Inventory) :

L’épuisement professionnel est caractérisé par trois dimensions : l’épuisement émotionnel, la dépersonnalisation et la réduction de l’accomplissement (et efficacité) professionnel. L’épuisement professionnel est lié au rapport au travail vécu comme difficile, fatigant, stressant… La personne a des difficultés à trouver les ressources pour y faire face. La dépersonnalisation, ou perte d’empathie est caractérisée par des attitudes cyniques, détachées, cyniques envers les individus rencontrés dans le contexte de travail. Il s’agit d’une déshumanisation de la relation à l’autre. C’est la dimension interpersonnelle du burn-out. La diminution de l’accomplissement professionnel se caractérise par un sentiment d’incompétence et un manque de réalisation personnelle dans le travail. Si à l’inverse la personne ressent un épanouissement dans son travail, cela peut assurer un équilibre en cas d’épuisement professionnel et de dépersonnalisation.

Le syndrome d’épuisement professionnel apparait lorsque la personne vit un stress permanent et prolongé avec souvent une difficulté à contrôler son activité, et la reconnaissance qu’elle perçoit par rapport à ses efforts reste bien inférieure à ses attentes.

 

Un processus qui se développe dans le temps

Considéré comme un processus qui se développe dans le temps, le burn-out débute avec l’épuisement émotionnel, et continue avec le cynisme et la diminution de l’efficacité professionnelle (Floru et al, 1998). Dans les cas les plus extrêmes, il va s’agir d’un Responsable dans un centre de soins par exemple à qui on va dire que Mme X est décédée et qui va répondre… « très bien cela fera un lit de disponible »…

Sans aller jusque là, il convient de noter que les personnes sont souvent très investies dans leur travail et parfois perfectionnistes…

Certains signes peuvent devenir préoccupants – des signes physiques tels qu’une fatigue durable, une sensation d’épuisement, des troubles de sommeil, des maux de ventre, un mal au dos, un ulcère, des troubles intestinaux, des palpitations… ou encore des émotions négatives telles que du stress, des angoisses, un état de tristesse, un sentiment d’incompétence, une démotivation ; des troubles de comportements tels que l’irritabilité, l’énervement, l’agressivité, la consommation de stimulants (alcool, tabac, médicaments…) ou encore des troubles cognitifs comme la difficulté à se concentrer, à mémoriser..ce qui engendre des erreurs inhabituelles…

Des facteurs organisationnels (liés au travail et son environnement) et/ou structurels (propres à la structure psychique de la personne) peuvent entrainer un travail excessif et/ou compulsif et amener un surengagement professionnel.

Différentes mesures de prévention du syndrome d’épuisement professionnel peuvent être prises – selon le dépistage, une prise en charge individuel mais aussi collective du travail.

Jannick Achour pour Psychologika